J'ai quitté non sans regret Luang Prabeng mardi, mais j'ai bien profité de mon séjour dans cette jolie ville.
J'ai pris le temps de profiter, de flâner, de me reposer, de boire des cafés en terrasse et de manger des croissants ;-)

Avant de partir, j'ai pu assister à l'aumône des moines. Tous les matins, au levé du soleil (à 6 h !), les moines font l'aumône auprès des habitants qui leur donne ce qui sera leur seul repas de la journée (principalement du riz). Ils marchent pieds nus, en silence et en file indienne, devant les habitants à genoux. Les moines n'ont pas le droit de gagner de l'argent, ni d'en dépenser. C'est donc leur seul moyen d'avoir de quoi se nourrir. C'est impressionnant à voir, mais une fois de plus, certains touristes peu respectueux gâchent un peu le plaisir en se donnant en spectacle pour prendre des photos. J'ai vu un chinois couché par terre pour prendre la plus belle photo en contre-plongée !

A 9h00 j'ai pris le bus pour la prochaine étape : Nang Khiaw (à 200 km au nord).
Pendant les 3 heures de trajet, j'ai discuté avec un couple de Lyon. Ils voyagent depuis 9 mois (Tanzanie, Inde, Thaïlande, Laos...) en dehors des sentiers battus, dorment et mangent souvent chez l'habitant en échange de petits boulots. J'adore ce genre de rencontres qui apportent d'autres perspectives. Ils m'ont donné envie de partir en Inde (à noter pour le prochain voyage ! ;-)).

Nang Khiaw est un village situé des deux côtés de la rivière Nam Ou, au milieu de montagnes aux pentes abruptes et recouvertes de forêt.
Le paysage est grandiose !

Je suis allée visiter une grotte où les Laotiens se sont réfugiés pendant le guerre pour se protéger des bombardements. C'était impressionnant de se l'imaginer. Par contre, les Laotiens ont bien compris qu'ils pouvaient profiter du tourisme qui commence à se développer ici : j'ai du payer 10000 kips pour aller jusqu'à la grotte (le prix a doublé en quelques mois, parce que dans le guide du routard, il est indiqué 5000. J'ai bien essayé de négocier, mais rien à faire), en arrivant à la grotte, 2 petits malins m'attendaient avec une lampe de poche et m'ont précédée pour me montrer le chemin (alors que j'avais ma lampe frontale, donc c'était inutile), et en sortant, m'ont dit "money, money, money". Business is business ! Il faut payer pour le moindre truc ; parfois plus cher que pour un Laotien, et à la longue c'est vraiment pénible. J'ai refusé de (re)payer et suis partie.

A 8h00 le lendemain, je suis montée au sommet d'une des montagnes pour admirer le point de vue à 360 °. J'ai marché pendant 1h30 totalement seule (mise à part toutes les araignées, les oiseaux, les cigales, et sûrement les serpents !) au milieu de la jungle. Après 600 m de dénivelé et des litres de sueurs, le décor était grandiose ! J'ai vu la brume se dissiper peu à peu et laisser le paysage se découvrir. J'étais sur le toit du monde, complètement seule ! Je me suis demandée où étaient tous les touristes vus la veille... C'était magique.

Je suis redescendue pour prendre un bateau à 11h00 pour le village suivant : Muang Ngoi. J'hésitais à y aller parce que je prend du retard sur mon "programme" mais je sais déjà que je reviendrai. Et j'ai vraiment envie de profiter du Laos.

Après une heure de bateau sur la Nam Ou, je suis arrivée à Muang Ngoi, une sorte de bout du monde ! Un tout petit village, d'une seule rue en terre, qui longe la rivière, avec très peu de touristes. Le seul "bruit" ici est le chant des coqs et des oiseaux. Je n'ai jamais vu un endroit aussi paisible et reposant et je ne veux plus en repartir. C'est la 1ere fois depuis le début du voyage que j'ai vraiment envie de me poser. J'ai croisé un couple qui était venu y passer une nuit et qui est finalement resté 5 jours. J'ai trouvé un bungalow avec un hamac sur le balcon, au bord de la rivière, à 5€ la nuit ! Avec les repas à 3€ en moyenne, j'ai fait le calcul, je peux rester là quelques années ! ;-)