Je suis arrivée à Phnom Penh dimanche après 3 heures de bus (un rapide passage à Battambang) et encore 6 heures de bus. 

J'ai été soulagée d'arriver ! La conduite au Cambodge est plutôt particulière... Disons que ça ne les dérange pas de doubler même si une voiture arrive en face. Et c'est au plus petit de se mettre sur le bas-côté pour laisser passer le plus gros... Quand ils tournent à gauche, ils se mettent d'abord complètement à gauche, donc à contre-sens, et prennent le virage à l'intérieur ! C'est bon à savoir quand on traverse une rue... Les premiers jours, j'ai failli perdre un pied alors qu'un scooter arrivait à ma gauche et que je regardais à ma droite... Et autant les Laotiens roulent lentement, autant les Cambodgiens roulent vite !

Bref, me voilà donc à la capitale pour plusieurs jours.

J'adore cette ville (je ne compte plus les fois où je me suis dit "j'adore" depuis que je suis partie !) au doux mélange d'Asie et de France. On ne dirait pas qu'elle a été détruite par les Khmers rouges il y a 40 ans.
Une jolie promenade longe la rivière Tonlé Sap, avec des bars et des restaurants (et même une brasserie Belge !), il reste quelques beaux bâtiments coloniaux, beaucoup de commerces sont tenus par des Français (dont un traiteur "Le Vôtre" (!) qui vend de la choucroute !), les cartes des restaurants sont traduites en Français, il y a de très beaux parcs, et les rues sont numérotées (pratique)...

Par contre, Phnom Penh est encore marquée par son histoire. Je vois beaucoup d'hommes sans bras ou sans jambe faire la manche. Cette image rappelle que la guerre n'est pas si lointaine, et que les mines antipersonnel font encore des victimes.

Aujourd'hui j'ai visité le musée du crime génocidaire (le camp S-21). Les bâtiments étaient autrefois un lycée, et ont été transformés en prison par les Khmers rouges entre 1975 et 1979. 20 000 personnes y ont été détenues et torturées avant d'être envoyées au camp d'extermination à l'extérieur de la ville.
La visite a été très éprouvante évidemment. J'ai vu les photos des détenus, de leurs tortionnaires (qui n'étaient que des gamins ! Le plus vieux avait 20 ans !), les salles de classe transformées en cellules, les outils de torture, un film montrant ce que les Vietnamiens y ont découvert à leur arrivée en 1979... Et j'avais un audio-guide très détaillés avec des passages assez macabres.


A suivre...